La fraude est un sujet chaud, polémique et dangereux pour l’industrie du Programmatique, d’autant plus qu’à date les principaux acteurs concernés, à savoir les ad-exchanges eux-mêmes, ne traitaient pas le problème de manière concrète et efficace. Différentes sources nous avaient notamment affirmées que le volume d’impressions frauduleuses sur AppNexus représentait entre 20% à 40% du volume total des impressions servies par jour, ce qui est assez colossale si ces chiffres sont corrects.
En tout cas du côté de ce même AppNexus on a décidé de réagir et d’enfin traiter le problème en créant le « Certified Suplly Program ».
Concrètement il s’agit d’une association entre 6 leaders du Programmatique : AppNexus, DoubleVerify, Integral Ad Science, Microsoft, PubMatic et Xaxis qui ont mis en place une norme commune pour éradiquer la fraude de leurs réseaux.
Comment ça marche :
- Les technologies de DoubleVerify & Integral Ad Science (spécialistes dans la mesure de la visibilité + détection de bannières frauduleuses) seront utilisées pour vérifier l’ensemble de l’inventaire (donc des éditeurs) présents sur AppNexus afin de détecter le trafic non-humain, l’ensemble de l’inventaire « humain » obtiendra le label « Certified Suplly Program », l’inventaire « non-humain » sera banni de l’ad-exchange.
- Si une bannière frauduleuse est détectée après coup par ce programme, AppNexus s’engage à ne pas la facturer, ce qui va dans le bon sens, le seul petit bémol concernant les moyens mises à disposition des agences et annonceurs pour vérifier que tous ces engagements soient bien tenus et donc garantir la transparence sur l’inventaire frauduleux.
- Le plus simple serait bien entendu de le faire via les interfaces d’AppNexus et des autres partenaires du programme.
Il serait également très positif que la liste des éditeurs et URL « frauduleux » soient accessibles aux acheteurs afin qu’il soit possible de les retrouver sur les autres ad-exchanges.
En effet AppNexus est un acteur de poids incontournable qui représente environ 40% de l’inventaire Programmatique en France, néanmoins il restera toujours 60% de l’inventaire non monitoré, contrôlé et nettoyé.
Ce qui met clairement la balle dans le camp des Google, Rubicon, AdTech… !
Raphaël Glatz