Les postes ouverts ont été publiés et de nombreux candidats on été contactés pour staffer l’équipe française d’Amazon Payments, qui, même s’il est déjà disponible en France, va pour sur prendre une tout autre envergure avec une équipe locale et dédiée.
PayPal va avoir un concurrent direct et digne de ce nom sur le territoire français et les ecommerçants auront le choix d’intégrer un nouveau moyen de paiement pour gagner de nouvelles ventes. C’est à ce sujet que cette « arrivée » nous pose le plus de questions, en effet Amazon de part sa marketplace génère déjà une part du chiffre d’affaires significative des ecommerçants de petites et de moyennes tailles ayant choisis d’y référencer leurs produits (10% à 50% des ventes selon nos sources). Ces mêmes marchands se plaignent souvent de voir leurs produits les plus « successfulls » et présents sur la market-place d’Amazon commercialisés par ces derniers dans les semaines suivants leurs référencements (dans le cas où ces produits n’étaient pas déjà présents sur Amazon). Amazon se servirait donc de sa marketplace pour sourcer de nouveaux produits en les affichant à des prix de vente inférieurs dû à sa force de frappe, ce qui ne serait pas très « juste » pour les marchands clients d’Amazon mais qui reste in fine des concurrents pour ce dernier.
LE STATUT DE FOURNISSEUR / CONCURRENT EST UN GRAND CLASSIQUE DES GAFA QUI NE L’ONT PEUT ÊTRE PAS INVENTÉ MAIS TRÈS CERTAINEMENT DÉVELOPPÉ À UNE ECHELLE SANS PRÉCÉDENT.
Revenons à notre article, le fait d’intégrer Amazon Payments à son site marchand pourra très certainement faire progresser / augmenter le taux de conversion des sites l’ayant installé, le process étant super fluide, fiable et très professionnel, il n’y a pas de doutes là-dessus.
Mais à quel prix ? C’est pas bien compliqué, Amazon Payments a aligné sa grille de prix sur celle de : PayPal ! Entendez un barème (merchant rate) dégressif sur le volume de paiement traité par Amazon. Ce barème commençant à 3.4% + 0,25€ par transaction traitée par Amazon sur finir à 1.4% + 0,25€ pour les volumes les plus élevés. Il s’agit donc de taux de commission élevés en regard du taux de l’interchange bancaire (0,2% en 2016 par transaction / débit). PayPal de son côté justifie ces taux de part l’engagement de sa communauté et le fait de pouvoir être promu sur ces différents supports (campagnes display, sites shopping, emailling…).
Côté Amazon la question est bien de savoir si des tels dispositifs seront également disponibles, mais il ne faut pas occulter que le fait d’intégrer Amazon Payments sur son site marchand va certainement générer de nouvelles transactions et aussi potentiellement de nouveaux utilisateurs d’Amazon Payments et donc de nouveaux clients. Amazon aussi fort qu’il soit n’a pas encore en base tous les consommateurs français et le fait d’installer sa solution de paiement sur des sites tiers va forcément augmenter son reach et donc son bassin d’utilisateurs. Hélas il n’est pas sur qu’Amazon est prévu de récompenser les marchands pour ces nouveaux utilisateurs / clients gagnés.
Des alternatives à Amazon Payments commencent néanmoins à émerger, c’est le cas d’OYST, star-up française fondée par Julien Foussard et Quentin Vigneau qui propose le paiement en « 1 click » au marchand qui installerait leur solution, cette solution mixant un PSP côté marchand et un wallet côté utilisateur.
Eric Gueilhers